Il y a quoi dans mon verre de vin? Une transparence signée Vignoble Hemmingford
- Benoit Labelle
- 27 août
- 4 min de lecture
Aujourd’hui, on veut savoir ce qu’on mange… et ce qu’on boit.
On cherche des produits simples, sains et sans ajouts inutiles. Le vin n’échappe pas à cette tendance — au contraire, il passe lui aussi à la loupe — et pas juste pour ses arômes!
Pourtant, au Québec, l’affichage des ingrédients du vin n’est pas exigé par la loi. Les vignerons doivent seulement indiquer le pourcentage d’alcool et signaler la présence d’allergènes, comme les sulfites ou les résidus d’agents de collage (lait, œufs, poisson). Le reste? Silence radio.
Au Vignoble Hemmingford, on aime les choses claires — dans le verre et dans le discours. Pas de secrets, pas de flafla, juste du vrai.
Dans ce texte, on vous présente notre philosophie, nos choix de culture et de vinification, et surtout… tout ce qui compose (ou pas) votre verre de vin :
Bref : on décortique tout ce qui compose votre verre de vin — avec honnêteté, rigueur… et une petite touche de plaisir.
Notre engagement au Vignoble Hemmingford
Nous cultivons et vinifions selon les principes de l’agriculture biologique, en minimisant les intrants et les interventions. À chaque étape, nous veillons à ce que la fermentation se déroule naturellement, tout en gardant le contrôle grâce à des agents œnologiques certifiés bio, utilisés uniquement lorsque nécessaire.
Une majorité d’eau… et pourtant, tant de goût!
Un vin à 12 % d’alcool, c’est environ 88 % d’eau — non pas parce qu’on y ajoute de l’eau, mais parce que le jus de raisin mûr est naturellement composé d’environ 80 % d’eau. Cette eau provient de la pluie, absorbée par les baies tout au long de leur croissance.
Ce petit 12 % restant donne au vin toute sa richesse : goût, texture, structure et équilibre. Un bel exemple de la règle de Pareto, selon laquelle 80 % des effets proviennent de 20 % des causes.
Et l’alcool, justement?
L’alcool provient de la fermentation des sucres du raisin par les levures. L’éthanol (l’alcool principal) apporte chaleur et rondeur en bouche. D’autres alcools, présents en traces (amylique, méthylique, etc.), contribuent à la structure du vin. Consommés avec modération, ils ne posent aucun danger. Mais, comme toujours, l’abus nuit.
Fait intéressant : Au Québec, la RACJ autorise une variation de ±1,5 % entre le taux d’alcool réel et celui affiché sur l’étiquette. En France, cette marge est de ±0,5 %.
Que reste-t-il du raisin dans le verre?
Nos raisins sont cultivés avec soin, récoltés à la main, triés, égrappés, puis délicatement foulés pour en extraire le jus. Dans le cas des vins rouges, la fermentation se fait avec les peaux, les pépins et la pulpe, afin d’extraire la couleur, les tanins et les arômes.
Ce qui reste dans votre verre?De l’eau, de l’alcool, des sucres résiduels, des composés phénoliques, ainsi que des traces de vitamines et de minéraux.
Les composés phénoliques : la structure du vin
Ces substances extraites des peaux et des pépins comprennent les tanins, les pigments (anthocyanes) et divers acides phénoliques. Ils influencent la couleur, l’amertume, l’arôme, la texture et le potentiel de garde du vin.
Ils sont aussi associés à plusieurs bienfaits pour la santé, notamment une réduction des risques de :
maladies cardiovasculaires,
diabète de type 2,
ostéoporose,
troubles neurodégénératifs,
et même de dépression.
Bien sûr, tous ces bienfaits s’inscrivent dans une consommation modérée et responsable du vin.
Et le sucre dans tout ça?
Plus la fermentation est complète, moins il reste de sucre dans le vin.
Les raisins contiennent des sucres fermentescibles (glucose, fructose) ainsi que des sucres non fermentescibles (comme le xylose). La SAQ affiche la quantité de sucres fermentescibles résiduels, mais pas celle des autres sucres, qui représentent entre 0,5 et 1,7 g/L.
Au Vignoble Hemmingford, nos vins rouges et blancs contiennent moins de 1 g/L de sucres réducteurs. Même en ajoutant les sucres non fermentescibles (jusqu’à 1,7 g/L), on reste sous les 3 g/L — soit moins de 0,45 g dans un verre de 150 ml.
Et les sulfites?
Les sulfites sont naturellement produits lors de la fermentation. Il n’existe donc aucun vin complètement sans sulfites — mais certains n’en contiennent pas d’ajoutés.
Les sulfites servent à protéger le vin contre l’oxydation et les micro-organismes indésirables. Fidèles à notre philosophie, nous nous en tenons au strict minimum. Résultat : nos vins contiennent moins de 10 mg/L, soit environ 1,5 mg par verre.
Saviez-vous qu’on retrouve aussi des sulfites dans les charcuteries, les fruits séchés et les légumes en conserve?
Levures et agents œnologiques
Les levures naturellement présentes sur la peau des raisins ne suffisent pas toujours à assurer une fermentation complète et stable. Pour garder la maîtrise du processus tout en restant fidèles à notre approche minimaliste, nous ajoutons dès le foulage — l’écrasement des raisins — une levure douce (Excellence B Nature) plutôt que des sulfites. Ce choix permet de prévenir le développement de microbes indésirables tout en préservant le caractère du vin.
Par la suite, nous ajoutons Saccharomyces cerevisiae, une levure de vinification couramment utilisée, afin de mener la fermentation à terme de façon efficace et sécuritaire.
Nous utilisons aussi, à l’occasion, d’autres agents œnologiques certifiés biologiques afin de mettre pleinement en valeur le caractère de chaque cépage — toujours avec parcimonie.
Ce que vous ne trouverez pas dans nos vins
Parce que nous prônons la transparence, voici ce que nous n’ajoutons jamais :
Aucun arôme ni colorant artificiel : tout vient du raisin, rien d’inventé.
Aucun agent de collage d’origine animale : ni blanc d'œuf, ni caséine, ni colle de poisson. Nous clarifions nos vins simplement, à l’aide d’un filtre à plaques.
Aucun excès de sulfites : nous respectons les normes biologiques, avec des taux bien en deçà de ceux des vins conventionnels.
En résumé
Nos vins sont le reflet fidèle du raisin, de la vigne… et du respect de la nature. Pas de flafla. Juste du vrai.
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