Sucre, calories et confusion : démystifier le vin une gorgée à la fois
- Benoit Labelle
- 26 sept.
- 4 min de lecture
Tous les produits de consommation et boissons doivent afficher un tableau de valeurs nutritives… sauf les boissons alcoolisées. Dans son émission Les ingrédients du vin diffusée le 14 juillet 2015, l’équipe de L’épicerie (Radio-Canada) rapporte que, selon Santé Canada, l’absence d’un tel étiquetage vise à éviter de donner l’impression que l’alcool peut faire partie d’une alimentation saine.
Depuis 2016, la SAQ affiche la teneur en sucre pour chacun de ses vins, une information utile pour les consommateurs soucieux de leur santé.
Que ce soit pour des raisons de santé ou simplement pour faire des choix éclairés en matière d’alimentation, le tableau des valeurs nutritives demeure un outil précieux.
Au Vignoble Hemmingford, nous croyons qu’un amateur de vin bien informé est un amateur de vin heureux. Dans cet article, nous vous aidons à démystifier la présence de sucre dans le vin et à comprendre pourquoi il ne constitue qu’une infime partie de son apport calorique total.
D’où vient le sucre dans le vin?
Tout commence avec le raisin, qui contient naturellement deux types de sucres :
Les sucres fermentescibles, comme le glucose et le fructose (appelés aussi sucres réducteurs), qui sont transformés en alcool lors de la fermentation.
Les sucres non fermentescibles, comme le xylose (sucre de bois) ou l’arabinose (sucre de pectine), qui ne sont pas convertis en alcool et demeurent dans le vin.
Après la fermentation, il peut subsister une certaine quantité de ces sucres. On parle alors de sucre résiduel, qui correspond à l’ensemble des sucres encore présents dans le vin, qu’ils soient fermentescibles ou non.
La teneur en sucre indiquée dans les fiches de la SAQ représente seulement les sucres réducteurs,
exprimée en grammes par litre (g/L). Selon cette teneur, les vins sont généralement classés comme suit :
Sec : moins de 4 g/L
Demi-sec : de 4 à 12 g/L
Moelleux : jusqu’à 45 g/L
Liquoreux : plus de 45 g/L
Par exemple, un vin rouge sec contient très peu, voire aucun sucre résiduel, tandis qu’un vin de glace ou un vin issu de vendanges tardives peut afficher une teneur en sucre bien plus élevée.
Pour connaître la quantité totale de sucre résiduel dans un vin, il faut aussi tenir compte des sucres non fermentescibles. Bien qu’en faible proportion (entre 0,5 et 1,7 g/L), ils comptent dans le calcul des calories, même s’ils n’ont que peu d’impact sur le goût.
Sucre résiduel vs goût sucré : attention aux impressions
Un vin peut donner une impression de douceur sans contenir beaucoup de sucre résiduel. Voici quelques facteurs qui influencent cette perception :
L’acidité masque le sucre, rendant un vin plus vif et moins sucré en bouche.
Les tanins, dans les vins rouges, assèchent la bouche et accentuent l’impression de sécheresse.
L’alcool apporte de la rondeur et une sensation de chaleur souvent associée à la douceur.
Exemple : un vin blanc très acide contenant 8 g/L de sucre peut paraître plus sec en bouche qu’un vin rouge affichant seulement 5 g/L, mais peu acide et plus alcoolisé.
Et ces petits cristaux au fond du verre?
Les cristaux qu’on peut apercevoir dans certains vins blancs (et plus rarement rouges), au fond du verre, sur
le bouchon ou dans la bouteille, ne sont pas du sucre. Il s’agit de cristaux tartriques, aussi appelés diamants du vin ou tartrates. Ils se forment naturellement lorsque le potassium et l’acide tartrique présents dans le raisin se combinent, souvent sous l’effet du froid.
Ces cristaux sont inoffensifs : ils n’affectent ni le goût ni la qualité du vin. Leur présence est même perçue, dans certains cercles, comme un signe de vinification peu interventionniste.
Les calories dans le vin :
quelle est la vraie histoire?
La majorité des calories dans le vin provient de l’alcool, et non du sucre.
Chaque gramme d’alcool apporte 7 calories
Chaque gramme de sucre, quant à lui, apporte environ 3,87 calories
Exemple concret :
Un verre de vin de 150 ml à 12 % d’alcool contient :
12 % d’alcool = 18 ml d’alcool pur (150 x 12% = 18)
Le poids de l’alcool est de 0,8 g/ml, donc :
18 ml × 0,8 g/ml = 14,4 g d’alcool
14,4 g × 7 calories = 100,8 calories uniquement pour l’alcool
Ajoutons le sucre :
Supposons un vin sec avec 3 g/L de sucre réducteur + 1,7 g/L de sucres non fermentescibles (pire scénario) = 4,7 g/L.
4,7 g/L × 0,15 L = 0,705 g de sucre
0,705 g × 3,87 calories ≈ 2,7 calories (sucre)
Conclusion : un verre de vin sec contient environ 103 calories, dont plus de 97 % proviennent de l’alcool.
par type de boisson (par consommation standard) :
Type de boisson | Quantité en ml | Nb de calories |
Vin sec (12% d’alcool, 4.7 g/ L de sucre) | 150 ml | 103 calories |
Bière régulière (5% d’alcool, +/- 14 g sucre) | 355 ml | 150 calories |
Gin Tonic (40% d’alcool 45 ml (1 ½ oz), tonic à 8.4 g de sucre pour 105 ml) | 150 ml | 135 calories |
Cognac (40% d’alcool, 0 g de sucre) | 45 ml (1 ½ oz) | 100 calories |
Pepsi régulier (41 g de sucre) | 355 ml | 160 calories |
Le vin n’est donc pas la boisson la plus calorique, mais tout est question de modération et d’équilibre.
En résumé
Le vin fait partie des petits bonheurs de la vie. Et comme tout plaisir, il se savoure encore mieux quand on comprend ce qu’on consomme. Le sucre résiduel et le taux d’alcool influencent directement le nombre de calories dans chaque verre. En comprenant les bases, il devient plus facile de choisir un vin qui correspond à vos goûts… et à votre mode de vie.
Tout est une question d’équilibre. Bouger au quotidien, ce n’est pas seulement bon pour la santé : c’est aussi ce qui permet de profiter pleinement de certains plaisirs, comme un bon verre de vin, sans culpabilité. Après une randonnée, une sortie à vélo ou une séance de cardio, on lève son verre le cœur léger. Dépenser de l’énergie, c’est aussi s’offrir le droit de se gâter un peu.
Au Vignoble Hemmingford, on croit en la transparence, en la qualité et en la simplicité. Venez découvrir nos vins, jaser avec nous et, surtout… goûter à notre passion!
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