Vin écoresponsable : bio, nature, biodynamique… que choisir?
- Benoit Labelle
 - 27 août
 - 3 min de lecture
 
Aujourd’hui, on entend de plus en plus parler de vins « écoresponsables » : bio, nature, biodynamiques… Mais qu’est-ce qui se cache vraiment derrière ces étiquettes? Est-ce un simple argument marketing ou un vrai bénéfice pour l’environnement et pour toi, consommateur?
Spoiler : il y a du vrai, mais aussi des nuances. On t’explique.
Le vin bio : le plus connu
Le vin bio, c’est probablement l’étiquette la plus répandue. En gros, ça veut dire :
Aucun pesticide ni herbicide de synthèse - que des produits certifiés bio
Aucun engrais chimique et aucun OGM
Une teneur totale en sulfites limitée à 120 mg/L
Un contrôle annuel effectué par l’un des six organismes accrédités

Les avantages
Moins de résidus chimiques → meilleur pour ta santé et pour les sols
Une viticulture qui respecte davantage la biodiversité
Une transparence assurée par une certification officielle
Les limites
Au Québec, seulement 33 vignobles sur 180 sont certifiés bio (moins de 20%).
Pourquoi si peu? Parce que le bio implique un risque de perte de récolte (maladies, parasites, rendements plus bas). C’est un vrai pari économique.
Et surtout : le bio, c’est bien… mais ça ne règle pas tout. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées au transport, au travail mécanique aux champs ainsi qu’à la fabrication du verre des bouteilles demeurent importantes.
La biodynamie : une vision holistique
La biodynamie, c’est le bio… avec une couche spirituelle en plus. Elle prend en compte les cycles lunaires et utilise des préparations naturelles (plantes, compost, silice) pour renforcer la vigne.
Certification bio obligatoire avant d’être biodynamique
Sulfites limités à 105 mg/L
Contrôles par organismes accrédités

C’est une approche plus philosophique, qui séduit surtout ceux qui croient à une vision globale de l’agriculture.
Le vin nature : le plus « pur », mais le moins encadré
Les vins dits « nature » vont encore plus loin :
Aucun produit chimique (même si, en pratique, il est possible d’élaborer un vin nature à partir de raisins non bio)
Aucune filtration
Des sulfites quasi inexistants — certains vignerons en ajoutent une très faible quantité à l’embouteillage pour stabiliser et protéger le vin (maximum 30 mg/L au total)
Théoriquement, aucun autre intrant
Mais attention : il n’existe aucune certification officielle. Tu dois te fier à la bonne foi du producteur.
Alors, lequel choisir?
Tout dépend de ce que tu recherches :
Tu veux du concret et vérifiable? Le bio est ton allié.
Tu crois aux cycles lunaires et à une approche plus globale? La biodynamie est pour toi.
Tu veux le moins d’intervention possible? Les vins natures vont te plaire.
Mais n’oublie pas : le vrai défi de la viticulture de demain, ce n’est pas seulement d’éliminer les pesticides, c’est aussi de réduire l’empreinte carbone du vin (bouteilles plus légères, circuits courts, énergie propre au chai…).
Et chez nous?

Au Vignoble Hemmingford, on a choisi de marcher sur le chemin du bio. Nos deux premières parcelles sont pré-certifiées par EcoCert, et si tout va bien, nos cuvées de 2026 porteront fièrement le sceau « biologique ».
C’est un pas dans la bonne direction, mais on sait qu’il reste encore du chemin à faire pour que le vin devienne vraiment durable.
Et toi, quand tu choisis une bouteille, est-ce que l’étiquette bio/nature/biodynamique influence ton choix?




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